Bonjour J.,

Je vous adresse en pièce jointe mon témoignage.
Je ne peux que vous redire merci, car je suis pleinement consciente de la chance que j’ai eue de croiser votre chemin et de l’accompagnement que vous m’avez offert.

Aujourd’hui, mes proches comme mes relations professionnelles me disent que je suis métamorphosée.
Et je le ressens profondément.

Avec toute ma gratitude,
C.

 

Le point de rupture
Dans la nuit du 18 janvier 2022, mon corps a, pour la énième fois, dit stop.
Deux pertes de connaissance.
Un noir complet.
Je ne me souviens de rien, sinon de ce malaise profond, de cette sensation de vide absolu.

Le lendemain matin, j’ai appelé mon médecin traitant.
C’est dans la voix de la secrétaire que j’ai perçu ce que je refusais encore d’admettre :
quelque chose de grave était en train de se jouer.

J’ai raccroché. Puis j’ai composé le 15.
Les urgences m’ont prise en charge.

Et je me suis dit :
« Cette fois-ci, c’est bon. J’ai compris. Je ne vais pas mourir. Pas maintenant. »

L’isolement du dirigeant
À cette époque, je dirigeais encore deux salons de coiffure franchisés, appartenant au même groupe :
– le premier, ouvert en 2017 sous l’enseigne X Coiffure,
– le second à 70 km, repris en 2019 sous l’enseigne Y Coiffure.

Je faisais front. Comme toujours.
Je pilotais, je décidais, je gérais les urgences, les conflits, les échéances.
Je m’efforçais de tenir. Je souriais. Je rassurais mes équipes.

Mais derrière ce masque, j’étais en train de m’épuiser.
J’avais déjà fait plusieurs burn-out.
Mon corps envoyait des signaux partout.

J’ai été admise au service de la douleur de l’hôpital.
Mais en tant qu’indépendante, je n’avais aucune solution durable.
Pas de statut protecteur, pas de droit au répit.

Je devais vendre mes salons.
Mais avec mes prêts à rembourser et l’incertitude ambiante, c’était inenvisageable.

Alors, pour tenir, j’ai rejoint la Chambre des Métiers.
J’ai suivi toutes les formations disponibles.
Et j’ai constaté que je n’étais pas seule :
– la solitude du chef d’entreprise,
– les dettes,
– le recrutement impossible,
– les obligations à n’en plus finir.

Une avalanche de « je dois », avec si peu de « je peux ».

Les épreuves
À plusieurs reprises, j’ai songé à déposer le bilan.
Mais mon comptable me répétait :
« Encore deux ans… »

Alors je tenais.
Mais à quel prix ?

Au printemps 2022, j’ai entamé une quatrième tentative de vente du second salon.
Un compromis a été trouvé à l’été.
Mais quand j’ai annoncé la nouvelle à l’équipe, tout a explosé.
Je suis sortie épuisée de cette période.

Dans le premier salon, une salariée en congé maternité, puis en arrêt maladie, me réclamait une rupture conventionnelle à chaque visite.
Je ne pouvais pas assumer financièrement.
Puis une autre a annoncé sa grossesse, son arrêt, puis sa demande de rupture.

La coupe était pleine.
Le respect avait disparu.
Il ne restait que des exigences.

Le coup de grâce :
l’acheteur du second salon se retire une semaine avant la signature.

La rencontre décisive
C’est alors que j’ai recontacté M.B. de la Chambre des Métiers.
Je lui ai parlé. Vraiment.
Il m’a écoutée. Il m’a comprise.

Je lui ai dit :
« Je suis prête à tout perdre… mais pas à y laisser ma vie. »

Et il m’a indiqué une démarche claire :
1. Appeler SOS Entrepreneurs, sans rien cacher.
2. Contacter APESA, pour une prise en charge psychologique.
3. Envisager ensuite 60 000 Rebonds, après tribunal.

SOS Entrepreneurs : une nouvelle perspective
J’ai appelé SOS Entrepreneur.
J’ai envoyé un e-mail.
Et c’est J. qui m’a rappelée.

Pour la première fois, je ne me suis plus sentie seule.

Il m’a écoutée.
Sans jugement.
Sans contrepartie financière.

Chaque semaine, J. m’appelait.
À chaque étape du dépôt de bilan, il était là, au téléphone.

Il a étudié mes documents.
Il m’a mise en relation avec un coiffeur de la région, qui connaissait bien les réalités du secteur.
Puis avec un expert-comptable de l’association.

Nous avons étudié les scénarios.
Parlé des conséquences.
Et surtout : de mon après.

La décision
J’ai choisi de liquider mes deux salons.
Même celui qui aurait pu être vendu,
si j’avais eu la force de poursuivre l’activité le temps de la vente.

J.m’aurait soutenue.
Il m’aurait accompagnée pour tenir jusqu’à ce moment…

Mais j’étais arrivée à un point de non-retour.

Le 29 novembre 2022, j’ai déposé le premier bilan.
Quelques mois plus tard, le second.

C’était dur.
Terriblement dur.

Mais cette fois, je n’étais plus seule.

Le rebond
Même après la clôture des liquidations, J. est resté en contact.
J’avais besoin de lui dire ce que je devenais que son accompagnement avait été utile.
De lui dire que son accompagnement avait été décisif.

Grâce à lui, j’ai pu me reconstruire.
J’ai intégré 60 000 Rebonds, qui m’a aidée à me projeter à nouveau et à préparer mon avenir.

Puis, j’ai repris mes études :
un Master :  Directrice d’organisation ou d’entreprise d’innovation sociale (DIREIS), titre RNCP, niveau 7 au CFP Meslay à Montaigu, en formation temps plein sur 10 mois.

Je suis désormais diplômée.
Prête à prendre la direction d’un EHPAD.

En conclusion, je peux le dire sans détour :
SOS Entrepreneurs, par son accompagnement, m’a sauvée.

Sauvée de l’isolement.
Sauvée de l’épuisement.
Sauvée de moi-même.

Ils m’ont permis de transformer une fin en un nouveau départ.
De fermer mes salons… pour préserver l’essentiel :
ma vie.

Et grâce à ces mains tendues, j’ai pu rebondir.
Avec 60 000 Rebonds, j’ai retrouvé une perspective.
Avec ma formation, j’ai construit une nouvelle voie.
Aujourd’hui, je suis la preuve qu’il est possible de se relever, se reconstruire et réussir sa reconversion.